HABITER L'ATLANTIQUE

Le projet touche sur la mise en place d'une nouvelle construction sur un territoire possiblement submersible par les eaux. Le littoral Vendéen a été frappé par la rupture d'une digue lors de la tempête Xynthia en mars 2010 causant la mort de 59 habitants. Notre positionnement architectural s'est alors orienté sur une manière autonome d'intégrer un dispositif de protection au sein d'une structure d'habitation, comprenant un membre de la famille en situation de handicap.

Données du projet

Lieu : Noirmoutier-en-îles (85)
Surface : 336 M²
Maître d’ouvrage : Famille Banzeau
Equipe : Nuit뉘 architecture, Anne-Lise Vreken étude touristique
Coût de la construction : 240 000 €ht
Intervenants sur le projet : Rémi HAUTIER, Thomas BONNENFANT  
Avancement : APS

Notice

L’île de Noirmoutier possède une identité forte et un patrimoine unique. Aujourd’hui convoitée par l’activité touristique, l’île est mise en péril par l’océan. La montée des eaux astreint une prise de conscience collective sur la protection de la population et de ses biens. Le projet s’ancre dans ce territoire sensible, rue Banzeau. Ancien quartier habité par des marins long-courriers et charpentiers de navires, on imagine son ambiance sonore, la douce odeur du bois fraîchement coupé puis peint dans ses ateliers. L’identité architecturale qui s’en dégage se caractérise par des maisons mitoyennes en bande à étages. En prenant en considération les prévisions climatiques inscrites dans le plan de prévention des risques littoraux, les évolutions sociétales et notre lecture du territoire, le projet propose une architecture sobre, évolutive, résiliente à l’eau et énergétiquement passive. La composition en volumes simples prend en compte les constructions existantes et permet son intégration au tissu résidentiel avoisinant. Les matériaux utilisés pour les façades enduites à la chaux et le bardage en bois noir évoquent les techniques traditionnelles de mise en oeuvre. Ils habillent une structure  préfabriquée en béton étanche comportant un isolant imputrescible. L’accès à la maison se fait par une cour. Celle-ci conserve ses deux entrées d’origine: la porte pour l’accès piéton et le portail pour stationner les véhicules motorisés sans perturber la déambulation extérieure. L’organisation spatiale de l’habitation met en évidence des degrés d’intimité, qui peuvent être investis par une famille. La maison peut se scinder, si besoin, en deux logements autonomes pour suivre l’évolution de la famille, accueillir des proches ou la mettre en location. En cas de submersion, l’eau canalisée traverse la maison. En périphérie des bâtis, une circulation ajourée évacue l’eau. Elle mène sur un jardin introspectif. Le logement de la partie mitoyenne s’élève par flottaison grâce à un plancher alvéolé et des raccordements mobiles. L’habitation, exposée au sud, donne accès à un niveau refuge. Sa terrasse, zone refuge, s’ouvre sur la réserve naturelle de Müllembourg.